© Nathan
Un roman au parfum désuet, qui parle de liens forts et de sentiments passionnés de l'adolescence.
Belgique, années 50. Rézi est brune, boiteuse et très obéissante. Ses parents sont de petits commerçants et sa vie s'écoule entre les week end ennuyeux au camping et les cours où elle est très bonne élève. Rien qui ne fasse palpiter sa vie. Rien sauf son admiration pour son âme soeur, son ange; sa cousine Fanfan. La blondeur et la beauté incarnées, Fanfan est rebelle, libérée, entreprenante avec les garçons et gâtée par des parents aisés. Les deux opposées sont pourtant inséparables et ce lien est le rayon de soleil de Rézi, elle s'enhardit, découvre mille petits plaisirs et le goüt de la révolte. Mais l'univers de Fanfan est soudainement bouleversé: les sentiments amoureux, les désaccords et drames familiaux l'éloignent d'une Rézi qui s'accroche désespéremment à son ange...
Ce roman aurait pu être un récit mielleux et déchirant. Au contraire, l'écriture est lumineuse, teintée d'une pointe de nostalgie (ha, la RTF, le magazine Line, la mode et les stars de l'époque...). L'ambiance belge est juste pittoresque et attirante. Et pas de place pour le larmoyant, tellement les sentiments sonnent le vécu. Le personnage de Rézi est riche, on ne peut que se sentir proche de cette jeune fille intelligente et pleine de vie qui murit au fil des pages sans s'en rendre compte. On ne saisit la signification du titre que dans les dernières pages, et l'aspect initiatique du récit est symbolisé par une parabole illustrée qui évolue au début de chaque chapitre. De petits clins d'oeil en plus, enrichissant davantage un roman qui mêle sans fausses notes légèreté de l'insouciance et sens profond de l'indépendance.
J'ai vraiment adoré cette lecture, son univers m'a enchantée, même si l'époque ne résonne pas en moi. C'est d'ailleurs ce qui pourrait bloquer auprès de jeunes lecteurs qui passeraient à côté des références et en seraient frustrés, peut être même lassés.
Alors, un livre d'adolescence pour ceux qui n'y sont plus? Ou un roman qui peut résonner pour tous les lecteurs, au delà du lieu et de l'époque? Je suis en tout cas persuadée que la rencontre avec l'ange vaut le coup.
Merci à toi qui m'a pris ce livre au détour de tes déambulations en bibliothèque. Merci à Gudule d'avoir partagé ainsi son univers et ses racines.
Et d'ailleurs, chers amateurs de madeleines, je suis vraiment pour les pseudos en littérature jeunesse, je trouve qu'ils ajoutent du piment, du mystère. Je ne comprends pas pourquoi si peu d'auteurs jouent au jeu du pseudo. Vous comprenez, vous?
Commentaires
un énorme merci à Gudule pour ses mails !
Son blog à découvrir ici: http://gudule.over-blog.com/
je crois que j'ai lu L'amour en chaussettes de cet auteur, et j'en ai un très bon souvenir!
au sujet des pseudos, je crois que les gens qui tiennent des blogs avec des pseudos sont plus sensibles à ce détail, non? ;) Mais c'est vrai que ça ajoute du mystère, et ça créé aussi une distance entre l'homme derrière le texte et ce dernier, il me semble que ça laisse sa vie propre au récit, je n'y avais pas vraiment réfléchi jusqu'à présent mais ça m'intéresse.
J'ai beaucoup de livres à lire de Gudule, il faut que je m'y replonge car c'est un classique de la litté jeunesse de mon enfance! quant au pseudo, pauvre madeleine je ne saurais te répondre car je n'en ai pas la moindre idée, qu'est ce qui motive le plus à choisir un pseudo? je ne sais pas la peur d'être jugé en tant qu'auteur? ou une manière de ne pas se révéler alors que le texte dit tout de l'esprit de l'écrivain
>Tom:tu as raison, je crois que je suis sensible aux pseudos car j'aime le jeu et le mystère. L'amour en chaussettes est un chouette roman qui a svt du succès auprès des ados que je connais, mais il eput bien sûr plaire aussi aux plus grands! ;)