Découverte du dernier titre d'Amélie Nothomb, et bilan un peu tiède...

"Le comte Neville, aristocrate ruiné, part à la recherche de sa fille, fugueuse d’une nuit. Il rencontre une voyante qui lui prédit qu’il va assassiner un convive lors de la garden party annuelle qu’il s’apprête à donner avant de vendre son château. Comment éviter ce meurtre? Quelle serait la victime? Après Hygiène de l’assassin, Tuer le père et Barbe Bleue, on savoure l’art précieux d’un nouveau tour enchanteur d’Amélie Nothomb, magicienne inspirée tant parles frères Perrault que par Oscar Wilde."

Je ne suis pas grande connaisseuse des titres de la dame au chapeau, mais ma libraire m'avait parlé de ses doutes concernant ce dernier titre, et après en avoir fini la lecture (ou plutôt l'écoute en ce qui me concerne), je comprends mieux sa réserve.

D'abord, ce titre est bien plutôt une nouvelle qu'un roman. Une fable ou même une tragédie (elle en a les accents et la mécanique) dont le héros, le comte Neville, doit faire face aux terribles tourments de sa fille Sérieuse, à la désinvolture glacée de sa femme, aux exigences d'un autre âge de son rang, tout en se débattant avec un inexorable revers de fortune qui menace son domaine.

J'y ai apprécié l'atmosphère surannée et mélancolique de l'aristocratie sur le déclin, l'originalité loufoque des personnages (où va-t-elle trouver leurs noms?), le ton doux-amer qui fait basculer de la légèreté oisive d'une garden-party à des pensées désespérées voire macabres (envies de suicide, déchéance familiale, rapport sombre à la nourriture). 

La plume est élégante et piquante dans ce conte-vaudeville-crime pas si criminel que ça.

Mais comme je regrette ce goût de trop peu! Une pirouette finale qui m'a laissée sur ma faim L'impression presque que l'auteur s'était débarrassée de ses personnages. Le rideau tombe trop vite sur cette courte histoire aux accents fantastiques. Tout ça pour ça ! Et à ce prix-là?! Hum..

J'ai lu qu'il y avait beaucoup de l'auteur dans son personnage de la jeune Sérieuse, dans ses origines belges nobles, dans les décors et autres. Je ne sais pas ce qu'il en est, mais moi qui suis près de la frontière ça a été un plaisir que d'imaginer cette intrigue près de chez moi. ;)

 Ce titre s'écoute très bien en version audio! D'abord parce qu'il est court (hum..), et aussi parce que la forme du dialogue entre le père et sa fille, l'intensité théâtrale de l'intrigue se prêtent très bien à l'oralité.

Découvrir un extrait:

Le crime du Comte Neville, Editions Audiolib, (août 2015), 2CD audio, 2h02, 18.50€.

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