"Je suis Parker, j'ai 16 ans et je suis aveugle"
« Je suis Parker, j’ai 16 ans et je suis aveugle. »
« Bon j'y vois rien, mais remettez-vous : je suis pareille que vous, juste plus intelligente. D'ailleurs j'ai établi Les Règles :
- Ne me touchez pas sans me prévenir ;
- Ne me traitez pas comme si j'étais idiote ;
- Ne me parlez pas super fort (je ne suis pas sourde) ;
- Et ne cherchez JAMAIS à me duper.
Depuis la trahison de Scott, mon meilleur pote et petit ami, j'en ai même rajouté une dernière. Alors, quand il débarque à nouveau dans ma vie, tout est chamboulé. Parce que la dernière règle est claire : Il n’y a AUCUNE seconde chance. La trahison est impardonnable. »
Un récit à la première personne, un ton vif et impertinent qui bouscule les idées reçues sur le handicap de la cécité. Parce que Parker est loin d'être fragile, loin d'être désespérée ou recluse. Au contraire, cette ado déterminée aurait plutôt une tendance "bulldozer", cinglante et impitoyable. Mais pour l'amour et l'amitié il faut parfois reconnaître ses erreurs et accorder sa confiance...
J'ai aimé cette voix originale qui nous offre une autre "point de vue" sur les perceptions et le quotidien d'une jeune aveugle. La galerie de personnages est variée, et par la narration de Parker, leur présentation n'est pas une longue description physique pleine de clichés, c'est assez pertinent pour le noter. On découvre le cercle d'intimes de Parker bien plus intimement, avec leurs faiblesses, et sans à priori.
On évite le pathos et la pitié envers cette jeune ado qui cumule les drames. Sans être absolument bouleversant, ce récit de campus américain échappe au superficiel et fait penser à une série tv pour ados divertissante, juste et vitaminée.
à paraitre le 2 juin
Dis-moi si tu souris, Eric Lindstrom, éditions Nathan (juin 2016), 396p., 16,95€
Commentaires
un récit difficile tout de même, j'imagine.
une héroïne qui utilise la franchise pour cacher ses faiblesses et éviter la pitié des autres, c'est vrai que le fond est difficile et marquant.