Camille a 13 ans, la perte d'une maman à surmonter, un petit frère à rassurer et des rêves à réaliser...

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 "Moi, c’est Camille. Je ne peux pas dire que je nage dans le bonheur. Mon père n’y comprend rien aux trucs de filles, mon petit frère Babar me colle constamment et je n’ai toujours pas de chéri. Mais surtout, surtout, je n’ai plus de maman. Elle est morte brutalement et nous a tous laissés complètement déboussolés. Heureusement, je peux compter sur Benjamin pour me remonter le moral avec ses blagues presque drôles. Benjamin, c’est mon meilleur ami. Ce serait aussi mon amoureux idéal s’il ne préférait pas les garçons.

J’ai un grand rêve : quitter Roubaix pour découvrir New York, ses buildings et son effervescence permanente. Mais avant de le réaliser, je dois régler mes problèmes. Ça, ce n’est pas une mince affaire !"

Quelle belle découverte que ce roman plein de fraîcheur ! Avec cette Camille qui voudrait juste pouvoir vivre ses préoccupations d'ados mais qui doit affronter la mort récente de sa mère et toutes les blessures que ça laisse. La cellule familiale raccourcie est terriblement attendrissante, entre ce petit frère adopté qui vise juste avec ses mots et ses peurs d'enfant, et ce père anéanti qui tente vaille que vaille de retrouver un cap. Heureusement la famille élargie compte des voisins extraordinaires, des copains à toute épreuve et de la vie à revendre!

Carine Bausière réussit le délicat équilibre entre un récit de deuil fin et profond, avec des passages intimes extrêmement émouvants, et la chronique adolescente avec ses promesses de découvertes amoureuses et ses futilités d'extrême importance (le craquant prof de SVT et la bourde quand elle lui offre un cadeau, le premier baiser bientôt suivi de la première déconvenue, le début des discussions shopping et trucs de filles).

J'ai adoré reconnaitre les jolis décors de cette histoire, entre la parc Barbieux de Roubaix "petit Central Park" et les grands boulevards lillois. J'ai franchement ri devant les personnages truculents du quartier, comme les fameux frères bouchers et leur patois dément qui dégouline de bonhommie. Bravo aussi pour le personnage de la voisine Zénobie, aussi haute en couleurs dans sa défense du bio, de la saucisse-purée-compote et de la solidarité, que maternelle et bienveillante. Dans ce roman ado simple et justement si parlant, on rit, on a les larmes aux yeux, on se reconnait, on fait confiance, on grandit.

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