Parodie de la célèbre série de la bibliothèque verte, ou comment le club des cinq se débrouille à l'âge adulte quand on bébé leur tombe dans les bras: mélange détonnant de nostalgie, d'humour gras et de jeux avec les références actuelles!
Ces parodies de titres d'enfance célèbres se sont souvent retrouvées sous le sapin pour Noël dernier (avec celles tirées des "Monsieur, Madame", plus trashs et adultes). Retrouver Claude, François, Mick, Annie et Dagobert dans des situations modernes avec ces versions revisitées, ça intrigue forcément. "Le club des 5 part en séminaire", " le club des 5 arrête le gluten" ou "le club des 5 pouponne", les titres laissaient déjà présager de belles tranches satiriques.
"S’occuper d’un bébé, un jeu d’enfant… vraiment ?
Le Club des Cinq ne pensait pas être confronté à son plus grand défi en acceptant, bon gré, mal gré, de s’occuper de la progéniture d’un cousin, mais très vite l’anxiété et les doutes envahissent le quotidien. Des nuits blanches à se demander pourquoi elle pleure, à chercher des réponses auprès de Dr Google et à tenter
d’apaiser Bébé (en vain). Serait-ce l’aventure de trop pour le Club des Cinq ?"
Pas de révolution littéraire, loin de là, mais ce n'était pas le propos de toute façon. Bruno Vincent joue ici avec du cocasse de situation, des allusions aux tourments et inquiétudes quotidiens de tout parent moderne, en exagérant, en dramatisant, bref, en se jouant des cinq. Parce qu'ils sont complètement dépassés, ces héros qui étaient invincibles enfants. Adultes défaillants, aux défauts courants, certains attirés par la bouteille, d'autres prêts à refiler la moindre responsabilité au premier venu...ils ne sont pas trop de cinq pour relever cette nouvelle aventure. La société actuelle est dénoncée dans ses travers, c'est parfois cynique, parfois caricatural, mais bien savoureux. J'ai fatigué mes zygomatiques en pouffant devant des scènes qui dérapent complètement, me félicitant de m'en être bien mieux sortie avec un bébé que les héros au final.
Pas d'irrévérence ou de mythe trop écorché non plus, il ne s'agit pas de piétiner l'image du club. Mais de jouer avec le décalage, de faire sourire les lecteurs adultes qui saisiront allusions et références.
C'est ce mélange des genres entre convocation de l'image naïve de notre enfance sur un ton enthousiaste et frais, contre situations modernes et comportements d'anti-héros, qui font le piment de ce genre parodique.
Les illustrations piochées dans les originales correspondent plus ou moins bien aux situations mais permettent de retrouver l'ambiance vintage.
Je regrette que le nom d'Enid Blyton soit le seul visible sur la couverture. Même si un macaron indique la version à destination des adultes, Bruno Vincent aurait pû être nommé plus explicitement sur la 1ère et non pas seulement sur la 4ème de couverture.
Le club des cinq pouponne, Hachette pratique, (septembre 2018), 112p., 9,95€
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Commentaires
J'étais une grande fan du club des cinq alors je suis curieuse de découvrir cette parodie. Par contre, avec ce genre là, ça passe ou ça casse...
je comprends tout à fait, c'est le risque avec les parodies ou réécritures de textes aimés !
J'ai entendu parler de ce type de livres à la radio il y a quelques semaines... Ca m'intrigue mais, comme toi, je ne trouve pas normal qu'Enyd Blyton soit présentée comme l'auteure. "Inspiré des personnages de..." aurait été plus honnête. Bon week-end ! :-)
oui, une formule claire sur la couverture serait bien plus logique ;)
oui, une formule claire sur la couverture serait bien plus logique ;)