"Une dystopie sur les dangers de l'hypertechnologie", une intrigue prometteuse mais une lecture plus que mitigée...
"Dans un futur lointain. La Terre n’est plus qu’une gigantesque ville, constituée d’impressionnants immeubles de béton de plusieurs kilomètres sans fenêtres. Aïleen est une jeune femme ambitieuse qui gravit avec facilité les échelons de cette société. Elle a tout pour être heureuse, et pourtant, elle se sent en permanence frustrée. Lorsqu’elle prend ses fonctions dans un nouveau poste à responsabilité, elle découvre avec effroi que sa réalité n’est faite que d’univers virtuels qui cachent un monde extérieur sombre et impitoyable…"
Si le contexte imaginé était pourtant une base d'intrigue intéressante, j'ai eu beaucoup de mal à la lecture de cet ouvrage. Le nombre étourdissant de néologismes, parasitant les pages de références au volumineux glossaire final est d'une lourdeur assez désagréable. Même si je comprends l'intérêt d'installer un lexique propre à un nouvel univers, il est bien trop pesant ici. J'ai failli plusieurs fois stopper ma lecture à cause de ça. Les constructions des phrases elles-même m'ont parues artificielles. Les expressions et le langage des personnages également manquaient singulièrement de fluidité, de naturel. Passant trop facilement d'un registre à l'autre, désarçonnant le lecteur. C'est peut-être un effet voulu, mimant l'existence désincarnée de Aïleen, déshumanisée et contrefaite jusque dans son expression? De même, l'astuce consistant à donner des noms différents aux personnages et leurs avatars (qui eux-mêmes ont plusieurs formes et plusieurs noms...) freine la compréhension des propos. L'équilibre m'a paru aléatoire et surprenant entre les longues descriptions d’hyper-technologies futiles et les fulgurances de violences, très déstabilisant. L'évolution de l'histoire ne surprend pas, trop évidente. L'intérêt de suivre à la fois des personnages de la société virtuelle et d'autres installés en dehors est intéressant cependant.
Cet ouvrage me paraissait au départ aussi attractif que sa couverture, et finalement je dois reconnaître être totalement passée à côté. J'ai ressenti de la frustration, des longueurs et évidences, un sentiment d'inachevé dû à sa fin abrupte. Qui sait, une suite est peut-être prévue, qui équilibrera l'intrigue?
Cet ouvrage dénonce très certainement notre société consumériste, alerte sur l'hyperconsommation, la course aux apparences et les dérives de la réalité virtuelle. Il se réclame de la veine de la série "Black Mirror". D'autres lecteurs que moi sauront sûrement l'apprécier davantage.
Boxap 13-07, Amalia Anastasio, éditions Scrineo, (septembre 2019), 368p., 16,90€
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