"Avoir 15 ans dans un pays en guerre, être forcé de devenir un homme"
Livre coup de poing, qui conjugue violence et résilience d'un terrible parcours de migration
J'ai été soufflée, souffle coupé, remuée, écœurée et finalement rassurée par cette lecture.
« Tu ne dis pas d’où tu viens, tu ne dis pas ton nom, tu oublies ton pays, compris ? Tu m’oublies. Et tous les autres que tu connais, que tu as connus, tous, tu les oublies aussi. Et qui tu es, tu l’oublies. À partir de maintenant, tu n’es personne, tu n’es de nulle part. À toi de redevenir quelqu’un, c’est possible. C’est possible, tu m’entends ? À ton âge, tout est possible. »
J'ai plongé dans ce roman en évitant de lire trop d'autres retours, en évitant même de lire la 4ème de couverture. J'avais compris qu'il avait déclenché beaucoup d'émotions.
J'ai pris de plein fouet la voix qui témoignait, qui hurlait son désespoir d'avoir dû oublier sa vie, sa mère, son identité. J'ai parcouru l'estomac noué les passages révoltants de ce sombre périple clandestin à hauts risques. Je me suis autorisée à reprendre mon souffle à nouveau en même temps que le personnage principal, quand revenait la confiance, les mains tendues, l'espoir d'avenir.
Mais quelle claque ! Quelle expérience de lecture, d'immersion, d'émotions les plus terribles. Et pourtant j'en ai lu, des récits de voyages de migrants. On n'est jamais blindés, tant mieux. Des auteurs et des autrices comme Cécile Alix savent toujours et encore nous ouvrir les yeux, tant mieux.
A(ni)mal, Cécile Alix, éditions Slalom, (février 2022), 304p., 14,95€
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Commentaires
Ce récit me tente beaucoup. Tu le conseillerais à partir de quel âge ?