Un roman graphique délicat, sensible et plein d'humanité.
De quoi faire frémir les cœurs des lecteurs !
Waouh, quelle parenthèse que ce gros roman graphique ! Et pourtant, aborder le triste sujet d'une maman alcoolique qui se retrouve incapable de s'occuper de sa petite fille, à travers les yeux de cette dernière, ça semblait plutôt plombant au départ. Et puis Myren Duval a trouvé les mots sensibles, Emma Constant a posé ses aquarelles délicates, et le pari est relevé.
"Elle l'appelle Doudou, ma crevette, Minus, Louloute, baby, chaton, mon oiseau, mon castor. Elle lui répond "Tata". Elle s'occupe d'elle comme de sa fille mais c'est sa nièce. Elle lui raconte tout comme à une mère mais c'est sa tante. Toutes les deux, c'est un duo tout feu tout flamme, une partie de ping-pong où la balle serait de l'amour. Il faut au moins ça car la plus petite, quand elle est chez elle, doit souvent se débrouiller toute seule et ne peut pas trop compter sur sa maman... Heureusement, pour s'échapper de son quotidien, il y a les rêves mais surtout il y a la tendresse."
Un duo tata et nièce qui font face et luttent contre la grisaille du quotidien et de l'addiction de leur mère et sœur, à grands coups d'humour, de complicité et d'imagination, c'est d'une force incroyable. J'ai été absolument touchée par cette équipe liée par l'amour, décidée à garder espoir.
Je ne sais pas si le gros format de ce roman graphique saura garder l'attention des lecteurs adolescents, mais je suis persuadée que nous serons déjà de nombreux adultes à apprécier ce shoot émouvant de tendresse et de résilience familiale. Et oui, l'espoir pointe même à la fin.
Merci pour la tendresse, Myren Duval et Emma Constant, éditions du Rouergue (aout 2022), 176p., 17,80€
Commentaires
Un bel objet en tout cas !