Une maison familiale sur une île bretonne, des cousines qui s'y retrouvent pour un dernier été, mais les secrets et les non-dits vont peser...
J'ai trouvé l'équilibre réussi entre l'or et l'ombre. L'or des grains de sable: le bonheur des temps d'insouciance des vacances, les liens entre cousines malgré leurs différences, la magie d'une vie insulaire, la douceur des parenthèses estivales privilégiées (quand même, tout le monde n'a pas la chance d'avoir une maison familiale sur une île bretonne rêvée autant en profiter en lisant, !!!), Et l'ombre des valeurs familiales trop pesantes quand on grandit, des comparaisons entre sœurs, des remarques sur le physique qui blessent les corps et les âmes, de la vieillesse qui emporte les grand-pères et fait courber les grand-mères devant la nécessité de ne pas rester seule, des choix amoureux qu'on ne sait pas assumer encore...
Ce roman young adult sensible confie aussi aux embruns la charge de sujets forts comme la santé mentale des jeunes (souffrances psychiques, anxiété, dépression, anorexie...). Les questionnements et les doutes sauront résonner et ouvrir des portes aux lectrices, ainsi que les notes de fin d'ouvrage.
C'est une chronique familiale qui zoome sur la génération des jeunes adultes, en plein doute et en pleine construction, à l'ombre des générations précédentes et de leurs inévitables erreurs. C'est une mini-saga sur un temps d'été, sur un groupe de cousines et leurs amis, leurs failles et leurs forces. C'est un combat peut-être déjà perdu pour garder à tout prix une maison, une apparence, une nostalgie, une liberté.
C'est la recherche d'une stabilité dans un roman qui dit au revoir à l'enfance. J'ai apprécié assister à cette histoire finalement très visuelle, avec son ambiance insulaire particulière propice au huis-clos, aux drames et aux éclaircies.
Le bleu des souvenirs d'été, Lily-Belle de Chollet, éditions Didier jeunesse (2 mai 2024), 224p., 16,90€, à partir de 15 ans selon Electre