Ce n'est pas une comédie romantique, ni un thriller à la tronçonneuse, c'est un roman qui prend le contrepied des clichés, avec audace, féminisme et énergie punk !
Il est court et surprenant, ce texte ! L'autrice joue des représentations amoureuses, offre un panel de personnages atypiques...pour mieux inviter les lecteurs à vivre et penser librement l'amour sous toutes ses formes.. A s'affranchir des idées héritées, à couper le cordon pour être soi.
Notre héroïne et sa meilleure amie se retrouvent chaque jour pour leur trajet quotidien, elles échangent sur leurs meilleurs techniques de triche, sur leurs fantasmes amoureux, leurs familles... jusqu'à la découverte d'une lettre adressée à Paola, anonyme mais pourtant si intime. Et les lettres vont se multiplier, déstabilisant la jeune fille qui balance entre rêves romantiques et angoisses de harcèlement.
En 171 pages seulement, on pense amour toxique, rêve d'admirateur secret, revendications punks, féminin sacré, handicap, pression sociale sur les relations amoureuses...on voit défiler une mamie envahissante qui invite à l'anarchie, une flamboyante amie lesbienne. Et on s'enfonce avec Paola dans une spirale romantico-oppressante, qui s'achève en un "tel est pris qui croyait prendre" carrément inattendu.
C'est déstabilisant et original. ça balaie les habitudes de l'amour romantique, de l'amour familial même. ça nous emmène là où l'on ne pensait pas. ça évoque des références artistiques de cut-up et de David Bowie. C'est osé et libre, ça parle fort et tant pis si ça gêne les conventions.
Donc si vous voulez autre chose que du romantique avec happy end et que vous préférez les "laissez-moi aimer qui je veux!", c'est peut être pour vous !
Romance à la découpe, Hélène Vignal , éditions Thierry Magnier (28 aout 2024), 171p., 15,50€