chez L'Ecole des Loisirs

©Ecole des loisirs

Attention! Livre culte! (et surtout fermez les yeux devant cette couverture que je ne saurais voir..).

Jonas vit dans une communauté régie par des sages, une communauté sans soucis, sans violence mais aussi , on le comprendra plus tard, sans couleurs, ni émotions. Une seule personne, le passeur, porte les souvenirs de la communauté et le poids que comprend cette charge tandis que tous vivent dans le confort de l'ignorance.

Le jour arrive où les enfants du groupe d'âge de Jonas reçoivent leur attribution, leur vocation future, décidée par la communauté. Et c'est exceptionnel, Jonas se voit devenir à son tour détenteur de la mémoire! Son apprentissage commence, et avec lui les premières émotions, les premières souffrances mais aussi les premiers espoirs possibles.

Le jeune garçon ne veut pas garder cela pour lui...et il espère pouvoir ouvrir les yeux à sa communauté.

Une anti-utopie superbe, dans laquelle le lecteur découvre avec Jonas les dérives du contrôle total. La fin est (volontairement) ouverte et laisse forcément le lecteur "remué". Je ne crois pas qu'on puisse sortir indemne de cette lecture, qui dénonce mais qui amène aussi de l'espoir et du bonheur.

Ce livre fait partie d'une trilogie méconnue, puisque L'Elue n'a pas été édité par l'Ecole des Loisirs mais Gallimard. Le messager, qui clot le triptyque est lui paru chez le même éditeur que Le Passeur. Lire les trois est un beau voyage initiatique!

A lire pour mieux apprécier le quotidien et se sentir riche de ses émotions et de sa liberté..

Attention amateur gourmand de madeleines, je peux être déprimée, en colère ou très déçue si on me dit ne pas avoir apprécié cette lecture, c'est rare mais ce livre fait vraiment partie de mon panthéon, donc sois sympa, si tu n'aimes pas, ne le dis pas trop fort...

Je ne suis pas capable de citer mon peintre préféré, ni mon compositeur préféré, ou d'autres du genre, je ne pense pas m'y connaître assez. Mais pour les illustrateurs, jeunesse ou autre, j'ai clairement des préférences. Et il y en a une en particulier, que je n'explique pas mais qui m'est chère depuis plusieurs années déjà, c'est l'illustrateur américain du début du siècle, Norman Rockwell. Connu pour ses couvertures de magazines, il a dépeint des scènes réalistes de la vie américaine avec une poésie qui me touche beaucoup. (et pourtant moi et les américains...).

Je peux passer un temps certain devant une de ses réalisations, à observer les détails, ressentir l'émotion des personnages, l'humeur joyeuse qui s'en dégage souvent lorsqu'il s'agit de scènes avec des enfants. A l'heure des créations numériques je suis toujours épatée par le talent qu'il avait pour faire partager des moments simples, des émotions désuètes ou des messages plus forts.

J'ai eu du mal à choisir une image pour cette note parce qu'il en fallait une plus qu'une autre, alors faites moi plaisir si Rockwell vous attire, faites un tour parmi ses illustrations et trouvez vous celle qui saura vous parler!

©Rockwell

chez Dupuis

©Dupuis

A l'origine de cette BD, il y a un scénario de film écrit par Denis Lapière. Etant aussi auteur de BD, il lance la réalisation de ce bel objet, qui a donc son frère sur grand écran (mais les héros de la BD ont été dessinés avant le choix des acteurs, d'où des petites différences intéressantes présentées à la fin de la BD).

Jalil est sans le savoir un homme extraordinairement ordinaire; il représente le français moyen, baromètre extra fiable de la société de consommation. Repéré dans un jeu télévisé, il devient la proie du groupe de Marketing SOMADI qui va le manipuler à son insu pour tirer parti de ses capacités très rentables. Le groupe lui choisit une fiancée, organise sa vie sociale et filme la moindre de ses réactions à tous les produits qui lui sont "subtilement" présentés. Mais Jalil pourrait découvrir cette grande farce..

Un "Truman show" émouvant et tendre, qui dénonce les travers de la société de consommation, des médias et autres manipulations quotidiennes par l'intrusion dans la vie privée d'un héros à qui l'on s'attache forcément et on s'identifie un peu.

chez Flammarion

©Flammarion

Il y a parfois des petits bijoux qu'on ne lirait jamais sans un coup de pouce du hasard ou d'un ami. Marie et Béa, merci de me pousser à sortir de temps en temps du rayon jeunesse pour pouvoir découvrir des madeleines comme celle-ci...

Jack est né le jour le plus froid du monde et son coeur a gelé dès les premiers instants. Mais l'étrange bonne fée qui le met au monde lui installe à la place une horloge dans la poitrine, que notre héros doit remonter chaque matin et qu'il doit préserver en s'évitant les émotions trop grandes. Evidemment, il croisera sur sa route la belle Miss Acacia, et ses engrenages délicats vont alors s'emballer dans une aventure aux accents flamenco qui lui fera traverser l'Europe, côtoyer Méliès et Jack l'éventreur et mille autres personnages tout aussi incroyables... 

Le décor fantastique est planté, un conte poétique et onirique, une histoire d'amour extraordinaire qui fait immédiatement penser à l'univers de Tim Burton. Un bonheur n'arrive jamais seul, puisque (oui, le nom vous disait bien quelque chose), l'auteur de cette belle fable est aussi le chanteur de Dionysos et il décline La mécanique du coeur en album.

A lire en musique donc, pour le rythme ensorcelant du tic tac des émotions...