©Folio Gallimard 2010, Madame de Villeneuve
L'original d'un conte de fée qu'on ne connaît pas si bien que ça...
Avec mon super club de lecture lillois L'île au livres, j'ai lu "La Belle et la Bête". J'avais en tête des chandeliers et théières qui chantent, il n'y en a pas dans le conte original. ;) Mais ça vaut le coup de replonger aux sources de cette histoire remise récemment au goût du jour avec le film de Christophe Gans.
Première partie du conte:
Belle est une jeune fille charmante qui fait face à la disgrâce de sa famille avec courage, illuminant le quotidien de son père quand ses propres sœurs se désespèrent de leur sort. De retour d'un voyage, le père échappe de peu à la mort et ne doit la vie qu'à un manoir enchanté dans lequel il a été hébergé et nourri. Parce qu'il a cueilli une rose pour Belle dans ce domaine magnifique, le maître des lieux le condamne toutefois à mourir. Ce maître en question est un monstre effrayant. Mais Belle se sacrifie pour son père et échange sa vie contre la sienne. Une fois au château elle fait jour après jour la connaissance de ce monstre qui répond à ses moindres désirs. Mais la nuit elle rêve d'un charmant jeune homme qui semble bien énigmatique... Son cœur loyal aura raison d'un sortilège et le charmant jeune homme qui n'est autre que le monstre -vous l'aviez deviné, on sait- l'épousera comme il se doit.
Deuxième partie du conte:
Les fées qui sont à l'origine de toute chose en conte de fée lèvent le voile sur le sortilège qui a touché le monstre et sur les origines nobles de Belle. (ça c'était une sacrée surprise, bien pratique pour respecter la bienséance "on ne mélange pas les torchons et les serviettes", les princes n'épousent que les princesses, peu importe qu'elles en aient ou pas dans la cervelle et dans le cœur).
Un peu d'infos from Wikipédia sur la genèse du conte:
"Il apparut pour la première fois en France sous la plume de Gabrielle-Suzanne de Villeneuve, en 1740, dans un recueil de contes, La Jeune Américaine et les contes marins, publié anonymement, où différents passagers d'une traversée maritime se racontent des histoires pour passer le temps. Il ne connut véritablement la célébrité que lorsqu'il fut abrégé et repris par Jeanne-Marie Leprince de Beaumont dans son Magasin des enfants en 1757. Cette dernière supprima, en particulier, toute la seconde partie, où Madame de Villeneuve relatait la querelle des fées expliquant l'origine royale de la Belle. C'est sur cette version que sont basées la plupart des adaptations ultérieures."
Une jolie lecture au style classique (il faut aimer le langage) pleine de merveilleux, de maléfices et jalousies, de princesse sans défaut et de "ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants". Une seconde partie intéressante mais parfois un peu alambiquée à mon goût, entre les princes de différentes générations et les fées je me suis parfois emmêlée. (parce que tout ça s'étale sur de très nombreuses années, on a le temps dans le pays des contes de fées). Un regret que la partie deux se perde dans des longueurs donc, que l'héroïne ne soit finalement pas la simple jeune femme au grand cœur mais bien une princesse 100% d'origine contrôlée, comme le voulaient les codes de l'époque.
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