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Romans adultes - Page 28

  • 44 Scotland street, d'Alexander Mac Call Smith

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    ©Editions 10-18 juin 2008, Alexander Mac Call Smith

    Un roman feuilleton savoureux, ou la vie trépidante des habitants d'un immeuble d'Edimbourg...

    "Au 44 Scotland Street, dans le quartier Bohème d'Edimbourg, la vie frémit à tous les étages. Entre Bruce, jeune Apollon aussi narcissique que séduisant, la vieille Macdonald, une excentrique en mal de ragots et le petit Bertie, enfant prodige, Pat, découvre sa nouvelle famille. Des chroniques inoubliables empreintes de tendresse et d'humour so british ! "

    En préparant mes lectures de vacances, j'avais noté ce roman souvent cité sur les blogs, la plupart du temps encensé. Un auteur dont les séries connaissent un grand succès populaire, c'est déjà un bon point. Un roman-chorale surfant sur la vague des "feel good" et qui se trame dans la capitale écossaise que j'ai eu le plaisir de visiter à plusieurs reprises, ça m'intriguait. Un exercice de style roman-feuilleton comme l'avaient été les chroniques de San Francisco d'Armistead Maupin (pas de hasard, les deux auteurs se sont croisés), ça achevait de me convaincre. J'ai donc lu ce premier tome (sur une plage belge, détail sans grande importance mais qui a participé à l'ambiance détendue).

    Roman-feuilleton oblige donc, les chapitres très courts amènent toujours des éléments nouveaux, et on ne compte pas de temps mort dans les pages! Les personnages aux fortes personnalités se croisent et interagissent dans un tourbillon de rebondissements tout simples ou carrément rocambolesques. Un mélange s'opère de tendre cohabitation, de chroniques urbaines et de piquantes révélations, humour british en prime. Du beau gosse égocentrique à la mère excessivement ambitieuse, en passant par l'ethnologue bienveillante au courant de tous les ragots, et le fils à papa oisif, entre autres, la galerie de caractères est un festin!! Certains vous feront dresser le poil, d'autres vous toucheront, vous suivrez en tout cas les péripéties de chacun avec un plaisir certain. Dans les escaliers de l'immeuble, sur le divan d'un psy, dans une galerie d'art, dans les tunnels de la ville ou dans un bar-ancienne librairie, les lieux sont aussi savoureux que ceux qui les arpentent!

    Pour savoir si ce tableau découvert a de la valeur, si le jeune Bertie aime vraiment jouer du saxo, si Pat va s'habituer à cette colocation avec un homme trop beau pour être honnête, si Cyril le chien a bien une dent en or...il faut aller sonner au 44, Scotland Street!

    Des chroniques urbaines hautement sympathiques, légères, détonantes et fortement addictives! Parce qu'évidemment si on veut suivre encore nos personnages favoris, il y a le tome 2, puis le 3, puis... Je n'ai pas eu le temps de m'ennuyer même si certains événements sont prévisibles, je ne me suis pas emmêlée les pinceaux entre les personnages (ce qui peut facilement m'arriver avec ce genre de livre). Alors comme je suis très frustrée de lâcher le 44, Scotland street en refermant ce tome, je cherche vite la suite, of course!

    Le site d'Alexandre Mac Call Smith

    Panel de couvertures:

     

      

    Variations musicales inspirées de l'oeuvre et ses personnages:

    La chronique de Soukee; comme d'autres elle m'a donné envie de lire ce roman..

  • Sempé forever

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    Il y a quelques jours, je recevais de la part d'Estelle Calim pour le swap "Fais moi plaisir" plein de cadeaux, dont un titre de Sempé que je n'avais pas encore: Ames soeurs.

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    Je vous ai déjà dit comme j'aimais Sempé? Non? Zut alors, un petit billet s'impose!

    Ce trait tendre qui croque la vie quotidienne, les grandes émotions et petits émois, les moments beaux comme ceux absurdes, j'en suis fan depuis des années. Des recueils qui ont un goût d'universalité et d'évidence insolente, des grands albums que l'on picore et relit avec le sourire aux lèvres, le monde de Sempé traverse le temps. Et plus que ces recueils encore, j'ai aimé les histoires de personnages incroyables. Des personnages touchants aux destins attendrissants, comiques ou désabusés mais aux quotidiens si poétiques, ce sont ces héros que j'ai aimé suivre. Encore plus que Le Petit Nicolas que j'aimais déjà beaucoup, c'est Raoul Taburin, Marcelin Caillou, Monsieur Sommer et Catherine Certitude (merci Je Bouquine) qui ont achevé de me séduire. J'ai ensuite eu le goût des anthologies.


    ©Sempé, Galerie Martine Gossieaux

    Et je déguste avec toujours autant de plaisir ces illustrations d'humour, de mélancolie et de dérision. Des dessins aux traits si caractéristiques, à la douceur surrannée si paisible, aux quelques phrases parfois naïves, piquantes ou désenchantées...au regard bienveillant, toujours.

    Une interview de Télérama de 2009 permet de découvrir un peu mieux le dessinateur.

    Des images de la galerie Martine Gossieaux qui représente Sempé:

    ©Sempé, Galerie Martine Gossieaux

    J'ai passé encore un très bon moment en feuilletant "Ames soeurs" qui croque avec sympathie les illusions amoureuses ou amicales.

    Pour des vacances détendues et délicates n'hésitez plus, (re)prenez un petit Sempé pour la route!!


    ©Sempé, Galerie Martine Gossieaux

  • Pour l'amour du chocolat, José Carlos Carmona

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    ©Editions J'ai Lu mars 2013, José Carlos Carmona

    Une saga d'amour, d'Histoire et (un peu seulement) de chocolat

    "Lausanne, 1922. Adrian Troadec, dix-huit ans, livreur de lait de son état, tombe amoureux de la jeune violoncelliste Alma Trapolyi. Après s'être essayé sans succès à la musique et aux échecs, il pense pouvoir la conquérir avec du chocolat et ouvre sa boutique : Le Petit Chocolat Troadec. C'est le début d'un empire et le point de départ d'une saga familiale, savoureuse et mouvementée."

    Je m'attendais à une savoureuse et onctueuse saga romanesque aux accents épicés et cacaotés. J'ai été surprise par l'aspect très télégraphique des chapitres et surtout ..par le manque de chocolat! En effet, si la fabrique de chocolat est un fil rouge, il est très ténu et le lecteur n'a pas le plaisir de découvrir l'univers gourmand que le titre et l'illustration de couverture semblaient promettre. En même temps, la brièveté des chapitres fait que l'intrigue avance vite et efficacement. Les faits, rien que les faits, pas de place pour des longueurs et les évasions inutiles!

    On se balade entre deux continents, entre deux parties d'échecs, de désillusions amoureuses en conflits mondiaux, de sentiments cachés en retrouvailles émouvantes, le tout en accéléré. Juste le temps d'apprécier un personnage qu'il a déjà vieilli de vingt ans ou pire. La sobriété et la légèreté peuvent vraiment plaire, une fois le lecteur averti.

    Un court roman qui se lit très vite mais qui laisse vraiment sur sa faim, frustrant les gourmands !

    Heureusement que tous les avis sont dans la nature. Soukee a adoré par exemple.

  • La vie commence à 20h10, de Thomas Raphaël

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    © J'ai Lu 2012, Thomas Raphaël

    "Un rêve vaut bien quelques mensonges"

     Un récit palpitant, énergique et émouvant: quand une trentenaire dont la thèse patauge se retrouve catapultée dans les coulisses d'une série télévisée populaire!

    "Si, si, tout va bien, je vous assure. Après, à trente ans, j’avoue, j’imaginais ma vie un peu différemment. J’aurais bien aimé avoir terminé ma thèse. Avoir un job, un salaire, tout ça. Et si un éditeur avait pu accepter le roman que j’ai écrit en secret…Quand une productrice propose à Sophie tout à la fois (un job et la promesse que son roman sera publié), ça sort du cœur : oui ! Malheureusement pour elle, le job en question consiste à fabriquer un feuilleton télé. Un feuilleton télé ? Quelle horreur ! En même temps, une double vie, ça n’est pas si compliqué…"

    Ce pavé est aussi coloré que les lettres de sa couverture version poche. Il est dynamique, drôle et touchant à la fois. Son héroïne Sophie est absolument attachante, et l'on comprend mille fois ses inquiétudes, ses coups de tête, ses hésitations. Elle est le fil conducteur de plusieurs intrigues. Bien sûr il y a la ligne principale de cet emploi à la rédaction de "La vie la vraie" qu'elle accepte en échange de la publication de son roman. Il y a aussi cette double vie qu'elle cache à son compagnon. Sa relation conflictuelle avec une mère autoritaire et arriviste. Sa délicate position de mère de subsitution auprès du neveu et de la nièce de son compagnon devenus orphelins. Des envies refoulées, des manipulations qui blessent, des ambitions professionnelles flouées, l'éloignement, les pistes sont finalement très nombreuses et ce livre est riche en sentiments, en émotions, en tranches de vie si fidèles! Accrochez vous, parce que si le lecteur ne peut s'empêcher d'aimer Sophie, il va aussi faire la connaissance de nombreux autres personnages tout aussi bien dépeints!

    On ne peut s'empêcher de comparer ce roman au "Diable s'habille en Prada" version coulisses de série télé. La trame est complexe et intéressante tout en distillant de nombreuses notes d'humour et de péripéties liées à cet univers si particulier et souvent fantasmé. Evidemment qu'on voit tout de suite de quelle série l'auteur s'inspire, et les défauts et qualités de ce programme ne sont pas minimisés. J'ai aimé que Sophie soit dubitative, condescendante et limite méprisante sur le sujet au début pour finalement être touchée par cet engouement populaire. Au moins on découvre un peu de la réalité derrière l'écran (et l'auteur sait de quoi il parle). On évite le côté chick-lit trop brillant et évident, même si l'optimisme reste de mise dans le récit de la vie de Sophie!

    Un livre qui a su me faire passer de très agréables heures de lecture, qui me fera voir certaines séries différemment (bon, il faudrait déjà que je les regarde),..et qui possède une suite ! "Le bonheur commence maintenant" nous permet de retrouver Sophie après son passage à "La vie la vraie", toujours avec ses ambitions d'auteur, et avec sa vie de famille à gérer. Et ça tombe bien pour moi, je l'ai !!

     Le site de Thomas Raphaël est à visiter.