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Romans jeunesse - Page 77

  • L'homme qui dessine, Benoit Séverac

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    ©Syros janvier 2014, Benoit Séverac

     Polar préhistorique: suspens, survie et liberté

    "L’Homme-qui-dessine a été chargé par les siens de parcourir le monde pour mieux le connaître. Au cours de son voyage, il est fait prisonnier par une tribu d’Hommes-qui-savent dont les membres sont inexplicablement assassinés. L’Homme-qui-dessine a sept nuits, jusqu’à la prochaine lune, pour prouver son innocence..."

    Un roman très prenant qui nous plonge aux origines de l'homme. Benoit Séverac réussit à peindre une atmosphère frustre, un sentiment d'appartenance à un clan, un besoin vital de survivre et de perpétuer l'espèce alors que celle-ci péréclite...tout en distillant dans ce contexte des meurtres à résoudre et des thématiques de tolérance! Une nouvelle vision de la Préhistoire, sensible et humaniste. Et ce suspens des meurtres inexpliqués qu'il faut comprendre pour éviter de mourir! Une très belle surprise pour moi. J'ai été emportée par cette histoire originale, qui se vit comme un film dont l'action semble se dérouler devant nos yeux. On changera de regard sur l'art pariétal, mémoire d'un peuple aux dimensions sacrées, témoin des histoires dans l'Histoire.

    La préface est signée Francis Duranthon, paléontologue et directeur du Muséum d'Histoire Naturelle de Toulouse. Un gage de validité indéniable qui témoigne du souci réaliste de l'auteur.

    Les avis de Page des libraires, lectures de l'Oncle Paul, les riches heures de Fantasia, Méli-mélo de livres...

     

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  • Mon cher petit coeur, Agnès de Lestrade

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    ©Editions Bulles de savon octobre 2013, Agnès de Lestrade et Peggy Nille

    Doux roman de premières lectures sur la transplantation

    Un très joli roman pour jeunes lecteurs chez les Editions Bulles de savon! Brune est une petite fille née prématurée qui en a gardé un cœur très fragile. Elle sait qu'elle attend une greffe et elle s'adresse à son cœur épuisé tous les jours. Ces jours qu'elle qualifie selon son humeur et son état, des jours hérisson aux jours papillon par exemple. Elle s'inquiète moins de la greffe elle-même que de savoir si elle va conserver ses sentiments, ses élans du cœur envers ses parents et surtout envers Léopold qui accélérait ses battements. Les questions lui viennent, de ce donneur anonyme à ce que va devenir son ancien cœur une fois retiré, légitimes interrogations qui toucheront aussi le jeune lecteur.

    Les illustrations de Peggy Nille apportent la douceur et la poésie qui allègent ce sujet grave du don d'organes traité ici avec subtilité et délicatesse, ce qui n'est pas surprenant de la part d'Agnès de Lestrade!! ;)

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  • De la rage dans mon cartable, Noémya Grohan

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    harcèlement,collège

    © Hachette janvier 2014, Noémya Grohan

    Témoignage bouleversant sur le harcèlement scolaire

    "Quand une expérience de vie traumatisante se transforme en devoir de témoigner et de s’engager. Chaque année en France, un enfant sur dix est victime de harcèlement au collège (chiffres officiels site Agir contre le harcèlement à l’École). Durant ses années de collège, Noémya a subi tout ce qui fait le quotidien des élèves harcelés : les brimades régulières, l’isolement systématique, le poids de la honte, les reproches faits à soi-même de ne pas avoir su réagir aux attaques, l’indifférence du monde enseignant, la perte progressive de confiance, la tentation de tout casser et, combien de fois ! l’envie d’en finir avec cette vie de souffrance. Mais, à côté de la rage qu’elle avait dissimulée « au fond de son cartable », Noémya cachait d’autres ressources qu’aucun harceleur n’était en mesure de détruire : son envie d’agir et son talent littéraire."

    Ce livre-témoignage va forcément remuer les lecteurs. De sa scolarité traumatisée aux conséquences à l'âge adulte, le récit de Noémya est authentiquement puissant, illustré de textes de slam. Dans sa détresse elle évoque souvent l'absence de réaction de ses professeurs, et ça me renvoie à mon quotidien. Dans mon établissement, avec super-CPE on tente souvent de mettre en place des actions de prévention contre le harcèlement, on essaie d'être vigilants, mais il doit forcément y avoir des souffrances qui nous restent invisibles, comme celle de Noémya, et ça m'a remué le cœur.

    Ce texte est un témoignage. L'écriture n'est pas des plus réussies à mon goût mais ce n'est pas l'objectif et ce n'est pas le métier de l'auteur. Il pourra être un outil puissant pour continuer la prévention, pour évoquer le sujet. Et c'est déjà une réussite en soi.

    Les textes commencent à être nombreux sur le sujet en littérature jeunesse, et tant mieux. A nous adultes et prescripteurs de lecture de savoir les présenter aux jeunes.

    "Depuis trois ans, Noémya Grohan fait de la lutte contre le harcèlement scolaire son combat personnel. Actuellement en formation pour devenir Coordinatrice de Projets, elle vient de créer sa propre Association intitulée GENER’ACTION SOLIDAIRE, et mène des actions de sensibilisation et de prévention au sein des établissements scolaires."

    L'association Noélanie pour dire stop à la violence et aux jeux dangereux

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  • 6000 nuits, André Borbé

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    ©Naïve mars 2012, André Borbé

    Face à l'oppression, les livres deviennent résistance par les âmes bienveillantes: récit humaniste pour jeunes ados

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    "Dans une ville gouvernée par un mystérieux tyran, une jeune fille insomniaque va vivre une aventure qui l’emportera au-delà de son imagination. Grâce à son courage, son esprit de résistance et ses talents d’écriture, elle affrontera les mystères et les dangers de Boucainvillier afin de libérer les habitants de la dictature qui les oppresse."

    J'avais noté ce roman à l'élégante couverture sur plusieurs blogs. Une histoire de livres et d'insomnies, de révolte et de "gâteau d'âme" qui procure l'inspiration, ça me fascinait. Bien m'en prit, ce livre est un pur bonheur qui permettra aux plus jeunes des ados de plonger dans un récit de dystopie facile mais très bien fait!

     A Boucainvillier, le peuple est opprimé par le Commandeur depuis 16 ans. Retranché dans sa citadelle sur les hauteurs de la cité, il est impitoyable. Les livres sont interdits, eux qui autrefois régnaient en belle place dans la somptueuse Bibliogare ravagée depuis par un incendie. La milice patrouille et impose sa terreur. Mais pendant le couvre-feu, Esther veille en secret. Ses nuits d’insomnie lui offrent le temps d'écrire, à elle et aux autres Bienveillants, ces élus qui naissent toutes les 6000 nuits et qui ont le don d'écrire des histoires qui insufflent de l'espoir à tout un peuple. Les Livreurs sont leurs alliés, eux qui distribuent ces écrits illicites au péril de leurs vies. Mais Esther ne va pas se contenter d'écrire, elle veut renverser la dictature, et avec l'aide de ses amis elle veut trouver la faille du mystérieux dictateur masqué. La révélation sera grande, et encore une fois, les histoires d'amour, de vengeance et de pouvoir seront au rendez-vous. Les points de vue s'alternent, dévoilant pas à pas des éléments majeurs pour démêler les fils du suspens.

    L'univers de ce roman est planté avec poésie, dans un décor très pittoresque: la citadelle reliée à la cité par un funiculaire, le cabaret où se réunissent les rebelles, les ruelles...la couverture est d'ailleurs absolument en adéquation avec l'histoire, elle qui présente dans des couleurs bleues de nuit la fameuse plume d'or remise à chaque Bienveillant, qui lui permettra de signer ses textes.

    Il y a ce prologue qui présente le décor mais qui peut perturber puisque les personnages changent ensuite. Il y a aussi ces allers et retours dans le passé qui éclairent l'intrigue et qui nécessitent de suivre avec attention. Il y a cette fin un poil frustrante, trop rapide et peut-être trop attendue. Ce roman n'est pas approfondi en mille volumes, certaines évidences sont lourdes de bons sentiments, et alors? Son ambition n'est que de plaire, et c'est réussi. Parce que tout ça passe sans effort et avec grand plaisir, emporté par une belle narration pleine d'imaginaire, des personnages gonflés de courage, d'espoir et d'amitié.

    Un extrait:

     « Marthe déposa son plumeau et ajusta la pile de livres posée au pied du petit bureau. Elle porta la main à son dos en poussant un soupir de soulagement. Elle aimait finir le ménage par cette pièce. Il n’y avait pas grand-chose à ranger dans la chambre d’Esther. Le lit jamais défait, l’oreiller sans un pli, les rideaux toujours maintenus dans leurs cordons de velours. Et pour cause, Esther ne dormait pas dans son lit. Ni dans aucun autre d’ailleurs. À l’âge de seize ans, elle n’avait encore jamais fermé l’œil de la nuit. »

    Un petit tour sur le site d'André Borbé auteur compositeur interprète, dont c'est ici le premier roman.

     Les avis d'Aurelie, les Surbookées, la Soupe de l'Espace, Happy critiks, la Médiathèque de Quimperlé, Madame Bouquine, la librairie Les Buveurs d'encre...

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