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Romans jeunesse - Page 86

  • Une guitare pour deux, de Mary Amato

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    ©Nathan mai 2013, Mary Amato

    De petits mots en belle mélodie, d'amitié en amour


    "La mère de Tripp lui a confisqué sa guitare tant qu'il ne sera pas plus sociable et meilleur élève. Le matin de la rentrée, Tripp décide d'emprunter en cachette la vieille guitare du lycée. Lyla, quant à elle excellente élève et musicienne hors pair, a besoin de s'entraîner pour ses concerts de violoncelle. Les deux adolescents doivent occuper la même salle de répétition du lycée, Tripp les jours impairs, Lyla les jours pairs. Ils entament une correspondance, d'abord acide puis plus complice, en se laissant des petits papiers dans la salle. Bientôt le guitariste rebelle et la violoncelliste sage que tout oppose se retrouvent autour de leur passion commune : la musique. Cette relation intense leur apprendra à se découvrir eux-mêmes et les aidera à traverser les pires drames…"

    Ce roman est rafraîchissant et romanesque sans être renversant. Deux opposés qui s'attirent, des confidences et une relation secrètes, une passion commune de la musique, deux adolescents aux problèmes...d'adolescents, le script n'est pas révolutionnaire mais très efficace! C'est léger et agrémenté de lettres, paroles de chansons, mails, notes et autres illustrations sympas. Les chapitres sont découpés selon les jours, et les lieux comme les heures sont indiqués. Pas de niaiseries trop faciles, des héros assez rebelles, fragiles et touchants pour qu'on s'y attache sans hésiter, un rebondissement plus grave assez inattendu, le tout forme un récit qui fait passer un agréable moment! (On peut découvrir le livret de chants en fin d'ouvrage et même écouter la musique du livre en suivant le lien!).

    Quelques facilités et répétitions apparaissent, mais derrière la légèreté se devinent des notions de tolérance et de libre-arbitre. Au final, un roman juste sympathique.


    blog littérature jeunesse

  • La conséquence de mes actes, Eva Kavian

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    ©Mijade mars 2013, Eva Kavian

    Twitter, l'homoparentalité, une relation père-fils, ce petit roman est un cocktail original !


    "Je m’appelle Homère Kish. En dehors du départ de Maman‚ je suis responsable de ce qui est arrivé.
    Qu’il s’agisse de mon amitié avec Sophie‚ de la vie amoureuse pathologique de Papa‚ de mon addiction à l’ordinateur‚ de l’inscription de mes frères dans un mouvement de jeunesse‚ de mon choix de n’aller chez l’orthodontiste qu’avec Maman… chacun de ces choix a eu pour effet que je viens de passer des vacances épouvantables et traumatisantes."

    Ce garçon que l'on découvre à travers la rédaction qu'il a à faire, c'est un personnage hautement sympathique, humain, vif et entier. Homère (appelons-le comme ça au début en tout cas) nous offre le regard franc d'un adolescent d'aujourd'hui confronté à des bouleversements familiaux, et pas des moindres! Maman s'épanouit dans son homosexualité, Papa retrouve une nouvelle jeunesse en compagnie de l'orthodontiste, et on peut vite se sentir oublié dans tout ça! L'éclosion de la sexualité du héros, sa sensibilité, son côté geek, ses faiblesses et ses coups de colère, tout est finement et très justement dépeint dans un texte moderne (merci les notes de bas de page pour les non-initiés).

    Eva Kavian m'avait charmée et émue avec Premier chagrin, elle réussi encore à me faire passer un bon moment de lecture mais de qualité légèrement moindre. Je regrette quelques gymnastiques alambiquées dans l'ordre du récit et l'identité du héros sous couvert d'une mise en abyme (une rédaction qu'on lui a donnée à faire) qui ne me paraissait pas si nécessaire et qui donne un ton décousu à une intrigue pourtant sympathique. Il y a de belles choses du quotidien dans ce récit, des sujets abordés directement et très naturellement, ce qui est sûrement la signature d'Eva Kavian, et c'est un plaisir!

    Dédicace du livre par l'auteur:
    "Après avoir écrit "Premier chagrin", je n'en avais pas fini avec mes personnages. J'ai donc décidé de les retrouver, un an plus tard. Par ailleurs, j'avais envie de m'essayer à mettre en place un univers plus masculin. Cette fois donc, Gauthier est le personnage principal. Il a quinze ans, ses parents se sont séparés. Il choisit de vivre chez son père qui ne va pas trop bien et lui propose un contrat : il aura une moyenne de 14 au prochain bulletin, si son père accepte de s'inscrire sur un site de rencontres. Si le roman est drôle, il aborde néanmoins des questions telles que la famille recomposée, l'incidence des choix parentaux sur les enfants, la solitude face aux "copains" avec qui il n'est pas simple de parler de certaines choses, mais aussi les liens père-fils, la place et la fonction des liens virtuels, l'éveil de la sexualité... Le père de Gauthier, très amoureux, va "caser" son fils chez les parents de sa belle, la semaine de vacances la plus épouvantable de la vie de Gauthier. Et finalement, oui, j'ai bien aimé entrer dans la peau d'un ado de 15 ans, regarder le monde avec ses yeux !"

    La très chouette maison d'édition belge Mijade signe encore là un beau texte!


  • La fille aux doigts d'or, de Julien et Benjamin Guérif

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    ©Syros mai 2013, Julien et Benjamin Guérif

    Quand une femme fatale s'interpose entre un père et son fils, la paranoïa s'installe...


    "Léo vit seul avec son père, veuf depuis quelques années. Tous deux ont la passion des vieux films et se concoctent de longues séances devant des DVD en version originale, avec pizzas et Coca à volonté. Mais leur vie change du jour au lendemain lorsque le père de Léo se met à sortir avec une étudiante blonde, grande et mince, et surtout jeune, vraiment très jeune. En s’aidant de l’expérience de ses amis et des très nombreux scénarios de films dont il connaît par cœur toutes les ficelles, Léo cherche à comprendre qui est cette Marianne au ton sec et hautain, et surtout ce qu’elle veut vraiment."

    Ce roman tisse une toile noire insidieuse sur ses personnages. Le trouble s'installe au fur et à mesure que Léo se méfie de Marianne. Le mal être, la paranoïa implacable pèse sur le lecteur et fait froncer les sourcils. Une menace plane et les rebondissements s'enchaînent entre plusieurs références de films (liste sur le site de Syros). Ce roman se lit d'une seule traite. L'atmosphère est très bien rendue et j'ai été troublée et parfois même gênée (mais qui est le plus diabolique, finalement?). La fin me laisse un peu frustrée et je regrette le format trop court.

    Les auteurs sont frères, fils du directeur de cette collection Rat Noir chez Syros, inspirés par le cinéma et l'édition, l'alchimie fonctionne bien. D'autres titres du duos sont à découvrir.


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  • Le marchand de souvenirs, de Ghislaine Biondi

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    ©Oskar éditionsavril 2013, Ghislaine Biondi

    Une boutique pour rattraper les oublis de la vie et s'offrir des souvenirs...


    "Un magasin de souvenirs vient d’ouvrir à deux pas de chez Antoine. Mais chez ce marchand-là, on ne trouve pas les souvenirs habituels, T-shirts, tours Eiffel et autres boules à neige. Ici, on trouve des souvenirs de moments que l’on n’a pas vécus. Alors Antoine s’achète des souvenirs de vacances à la plage : il en rêve, et sa mère ne veut jamais l’y emmener. Dans ces souvenirs, il retrouve même son papa qu’il ne connaît pas. Et qui sait ce qui attend celui qui arrive à rêver sa vie..."

    C'est un beau récit que cachent ces 64 pages très vite dévorées. Même quand on a l'âge d'Antoine on a déjà quelques regrets, des envies de beaux souvenirs. Et quand une boutique pareille offre de vivre enfin ces moments rêvés, c'est une porte ouverte vers le bonheur et de grands changements.

    Ce très court roman est plein de poésie du quotidien, avec la touche fantastique des souvenirs qui illuminent de sensations et d'émotions par procuration. Le format est peut être un peu frustrant et pousse à des raccourcis faciles, en même temps c'est un tremplin vers les propres souvenirs ou envies du lecteur... une belle idée que ce récit pour les jeunes lecteurs, donc !


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