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Romans jeunesse - Page 90

  • La mort préfère Ava, Maïté Bernard

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    © Syros août 2013, Maïté Bernard

    "Règle n°1 de l'art du consolateur:

    ne jamais, jamais, JAMAIS montrer à un vivant qui n'est pas consolateur que vous voyez les morts"

    Dans ce troisième volume des aventures d'Ava, notre héroïne ose hausser le ton, se retrouve souvent par terre, est soutenue par son meilleur ami qui est un fantôme viking, dresse un chien, a plusieurs soupirants, découvre le passé de sa formatrice et le tout en continuant de consoler des fantômes sur l'île de Guernesey, à l'insu de tous.

    "Ava se rend sur Guernesey, où elle doit participer à l'assemblée annuelle des consolateurs de fantômes. Elle espère obtenir des réponses aux questions qui la tracassent. À commencer par celle-ci : comment peut-on avoir une vie sentimentale quand on doit cacher à ses proches qu'on a le don de voir les morts ? Un sujet qu’il va devenir urgent de creuser car Ava loge chez un garçon si beau qu'il est presque impossible de le regarder et de l'écouter en même temps… Sans compter que les fantômes raffolent des histoires d'amour, et n'hésitent pas à se mêler de celles d'Ava."

    Cette série est addictive!! Ce n'est pas simplement du à ses illustrations de couverture que j'adore. (Merci Jérôme Meyer-Bisch de nous croquer des portraits rebelles d'Ava dans sa marinière!) Ce n'est non plus grâce aux seuls titres de chapitres décalés. C'est surtout parce que le ton de cette histoire est irrésistible, original et malicieux.

    Parler de fantômes, de terribles souvenirs historiques et de l'adolescence tout en faisant découvrir les îles Anglo-Normandes, sans jamais tomber dans le lourd, le cliché ou le glauque, c'est audacieux et Maïté Bernard s'en sort avec brio! Les descriptions sont savoureuses, des paysages insulaires idylliques aux manoirs luxueux, en passant par la maison de Victor Hugo. Quand, en plus, l'humour s'en mêle toujours, l'amour apparait avec ses questions et que les personnages secondaires prennent de l'ampleur, c'est encore mieux! Ava devient autonome et elle assume comme elle peut son incroyable rôle (et la célébrité qui va avec), mais elle ne devient pas pédante pour autant et reste attachante de naturel et de spontanéité. Quand un terrible secret de sa formatrice Cécilia est sur le point d'être dévoilé, quand les responsabilités grandissent, la jeune fille doit faire face aux changements que ça va apporter.

    La fin est absolument incroyable et inattendue, ouvrant la piste à un autre volume qui promet déjà et qui fera de la place à de nouveaux personnages..

  • Rendez-vous en septembre, Anne Vantal

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    © Gallimard jeunesse juin 2012, Anne Vantal

    Un été d'après-bac en 11 nouvelles

    " Sur la photo, ils sont onze. Onze élèves de terminale S d'un lycée tout à fait convenable d'une ville tout à fait ordinaire. Ils viennent de fêter le bac et leur départ en vacances. Et pour l'heure, ils se sentent des ailes : huit semaines de vacances et l'avenir devant eux ! Que feront-ils de cet été ? Rendez-vous en septembre pour Leïla, Benjamin, Tristan, Juliette... où chacun ne sera plus tout à fait le même."

    J'ai été surprise par cette lecture rapide. L'écriture est juste et le ton réaliste. Les 11 jeunes adultes et leurs points de vue sont bien trouvés. Envie d'autonomie, de liberté, passages à l'acte, lâcher-prise inconscient ou responsabilités à assumer, l'été sera marquant pour tous. Le dramatique se glissera même dans la légèreté estivale. L'épilogue final permet d'avoir des pistes sur les destinées de chacun.

    Malgré ça, ce rendez-vous en septembre ne m'a pas enchantée. Si j'ai été surprise et curieuse de ces lycéens qui basculent dans la vie d'adulte, je ne me suis pas sentie très touchée par l'ensemble, presque comme face à des faits divers énumérés. Est-ce une impression de survol due au format court? Ou l'écriture assez incisive, presque sèche? Peut être cette irruption de l'implacable sur des jeunes en plein envol? Je ne saurais pas l'expliquer, mais ce rendez-vous est presque raté de mon côté, laissant un goût d'inachevé.

    Les avis de Lirado, de Sophie Pilaire, de Timothée L., de la librairie Le goût des mots, de Letterbee, de Drawoua,

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  • Mélodie en sous-sol, Sophie Bénastre

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    © Oskar éditions 2013, Sophie Bénastre

    Un polar jeunesse: fort suspens pour une disparition inquiétante

    "Jeannette a disparu sur le trajet du collège. Sa mère, désemparée, tente de faire bouger les choses, sans succès : la police n’est pas pressée d’enquêter sur la fugue d’une ado. Les jours passent. La détermination des débuts laisse doucement place à l’angoisse et à l’abattement, mais Corinne et Thomas, les deux meilleurs amis de Jeannette, refusent de rester les bras croisés. Ils décident de tout mettre en œuvre pour la retrouver."

    Ce petit roman noir a su me surprendre et m'emporter. Entre la détresse de la mère, les recherches policières et la détermination des amis, les points de vue distillent des éléments au fur et à mesure de l'enquête. Avec ses rebondissements inattendus et ses révélations choc, ce polar équilibré réussi le pari du suspens et de l'écriture agitée à la mesure d'une angoisse qui monte. Le tout à destination de la jeunesse! Enlèvements, maltraitance et autres thématiques sont évoquées avec justesse dans la trame principale ou des intrigues secondaires. Pour une fois que le coupable ne se devine pas à la deuxième page et que la trame est de qualité, on en redemande! Et encore une réussite pour Oskar éditions.

    Le blog de Sophie Bénastre

    Les avis de Noukette, Jérôme, Orbe, Everbook, Bouma

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  • Trouville Palace, de Malika Ferdjoukh

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    ©Ecole des loisirs 2010, Malika Ferdjoukh

    Un séjour comme une plongée dans le passé d'un palace, au coeur d'une histoire d'amour

    "Scarlatine et parents absents : Maurice se retrouve en partance pour Trouville-Deauville, chez sa grand-tante Willa. Pour qu’elle veille sur lui.
    Elle a une réputation, dans la famille : 60 % mauvais poil, 40 % sale caractère.
    Maurice s’attend à une semaine de cauchemar, il découvre un décor de film, et les dialogues qui vont avec.
    Tante Willa n’est pas le monstre redouté, mais une tante désopilante, pince-sans-rire, et  championne de poker en plus ! Quant à l’endroit qu’elle habite, il est extraordinaire.
    C’est un ancien hôtel de luxe, le Trouville Palace, qui ressemble à celui de Shining, avec ses couloirs interminables et ses lustres prêts à s’écrouler. Maurice l’explore en se disant que les portes numérotées doivent cacher des secrets et des habitants bizarres. Et voilà justement qu’une jeune fille, coiffée et vêtue à l’ancienne mode, empêchée de sortir par son père, demande à Maurice de l’aider..."

    Ce court texte de Malika Ferdjoukh sent le temps passé, la nostalgie, la douceur des planches d'une station balnéaire. Mais l'humour est très présent aussi, le ton mutin et farceur. Les clins d'oeils sont piquants ("tu préfères Deauville ou Trouville?", les petits cabots irritants et les parisiens hautains de Deauville), l'écriture douce sert un récit de mémoire frais et touchant à la fois. Quand la vieillesse dévoile ses souvenirs, les jeunes comme Maurice sont parfois emportés dans des tourbillons trépidants.

    Certes, il faut jouer le jeu d'un décalage d'époque qui peut perturber. Mais une fois cet improbable voyage dans le temps accepté, on se laisse bercer à la basse-saison par cette parenthèse d'iode, de vieilles photos surranées et d'émotions. Un joli petit récit de Malika Ferdjoukh, comme souvent!

     

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