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deuil - Page 3

  • Le parfum de ces livres que nous avons aimés, Will Schwalbe

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    © Belfond novembre 2013, Will Schwalbe

     Roman éblouissant sur la lumière qu'apportent les livres à un moment sombre. L'hommage d'un fils à sa mère et à leur amour partagé des livres.

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    Le virus de la lecture est parfois aussi fort qu'un cancer. Plus même quand il est transmis par une femme incroyable à son fils. Attention, ce livre témoignage sobre et bouleversant est bien plus puissant qu'on ne pense.


    "Qu'est-ce que tu lis en ce moment ? C'est avec cette question que Will Schwalbe brise la glace chaque fois qu'il accompagne sa mère, Mary Anne, à ses séances de chimiothérapie. Car pour lui, éditeur new-yorkais, comme pour elle, fondatrice de la bibliothèque universitaire de Kaboul, lire, c'est le contraire de mourir ; lire, c'est vivre.

    John Irving, J. R. R. Tolkien, Khaled Hosseini, Irène Némirovsky, Thomas Mann, Colm Tóibín, Harold Pinter, Maurice Sendak... À travers leurs lectures communes, mère et fils dépassent pudeur et chagrin et échangent sur la famille, l'amour, la mort, la vie, et la magie de ces livres qui nourrissent notre regard sur le monde et nous font goûter, le temps de quelques pages, à une forme d'immortalité. "

    Le titre original de ce roman est "The End of your life book club", et on comprend dès le début que Will accompagnera sa mère jusqu'au bout, avec ce fil précieux et fort qu'est leur amour partagé des livres. Mais si le cancer est abordé clairement dans tous ses aspects, il y a plus de lumière et d'amour dans ce roman que de pathos. Avec pudeur et tendresse mais sans rien cacher, Will déroule le fil de ses souvenirs sur la maladie de sa mère, cette femme à la vie si extraordinaire, entièrement dévouée aux autres, qu'il admire absolument, et avec qui il a entretenu ce club si particulier. En partageant des pages de papier et en discutant de leurs lectures et de l'impact qu'elles ont eu dans leurs vies, ils se sont créé un lien plus indéfectible encore, plus précieux que jamais quand l'échéance est connue d'avance. Un texte délicat, plein de sagesse, d'ouverture d'esprit, d'attachements familiaux et amicaux, d'espoir même. Un roman où le souvenir des livres et des personnes qu'on a aimées gagne à la fin...

    La fin d'ouvrage recense tous les titres cités, on se réjouit d'en connaître et on ne peut s'empêcher d'en noter plusieurs. Parce qu'après la lecture de ce livre on ne doute plus qu'ils soient indispensables (ceux-là et tous les autres)!

    Ce livre a été sélectionné pour le prix ELLE dans la catégorie documents, est s'est finalement classé 2ème!

    Les avis (souvent enthousiastes) de: Les élucubrations de Fleur, Des livres des livres, Kabaret culturel, Melly lit, ...

    blog littérature jeunesse, blog livres

  • [V]ivre, Sophie Laroche

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    deuil, alcool,

    ©Editions de Mortagne 2012, Sophie Laroche

    Quand l'alcool au volant anéantit une bande d'amis, comment survivent ceux qui restent?

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    "Depuis cette fameuse soirée chez John, Félix en parle sans arrêt à Nathan, son meilleur ami. Il ne cesse d’évoquer cette fête où ils ont bu plus que de raison. Normal, ils sont en âge de s’amuser ! Et bien sûr qu’ils étaient en état de conduire pour rentrer !
    Il parle de l’accident, et des jours qui ont suivi : leur copain Zach, toujours dans le coma, Noah, si différent depuis. Il raconte le regard des autres, la difficulté de revenir à une vie normale, après « ça ».
    Mais Nathan ne répond pas.
    Nathan est mort.
    Mort dans ce virage…
    Une fraction de seconde où quatre vies ont basculé à jamais. À cause de l’alcool au volant. Pour quelques verres en trop, Félix a mis le V du verbe Vivre entre parenthèses. Ivre, il a cessé de Vivre. Il va pourtant bien falloir continuer. Survivre à l’absence de l’un, espérer la guérison de l’autre. Se supporter les uns les autres. Se supporter soi-même. Si c’est encore possible…"

    Il est magnifique et terrible à la fois, ce roman. Impossible de ne pas en être remué, de ne pas penser à protéger ses proches, à passer le message aux ados et à tous les autres aussi. La force de Sophie Laroche c'est de ne pas être moralisatrice mais fine et subtile, de mêler la gravité oppressante à l'écriture lumineuse. Bien sûr il y a un message derrière, une mise en garde, mais le récit est si prenant qu'on évite le ton "campagne de prévention". La parenthèse du titre est très symbolique du récit. La culpabilité, les regrets et la colère dévastatrice pèsent sur les proches après la disparition de Nathan. Mais après cet anéantissement la vie continue, inéluctablement, presque injustement. Si c'est Félix le narrateur, celui que le lecteur accompagne le plus dans son dialogue avec le disparu, les réactions des autres personnages sont tout aussi puissantes, réalistes et poignantes.

    Les Editions de Mortagne sont québécoises, et leur collection "Tabou" aborde de nombreux sujets rarement osés en littérature adolescente; l'homosexualité, le suicide, les secrets de famille, la violence en amour... leurs titres sont maintenant accessibles en France pour notre plus grand plaisir (avec expressions québécoises conservées!!). Et si je n'accroche pas forcément avec leurs choix d'illustrations de couverture, en tout cas je recommande chaleureusement leurs textes forts!

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    Les avis de Sophielit, Loube..

     blog littérature jeunesse, blog livres

  • Premier chagrin, par Eva Kavian

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    premier

    © Editions Mijade 2011

    Un roman très émouvant sur la disparition d'un proche,

    un texte doux, plein de belle énergie!!

    Les éditions Mijade m'avaient déjà régalé de textes touchants, c'est encore chose faite avec ce petit roman surprenant. Parler de mort, de cancer en phase terminale, des sentiments éprouvés par les proches, du choix du cerceuil, de la dégradation physique et autres thématiques graves liées à cet événement, c'est un exercice rarement tenté en littérature jeunesse. Mais ici Eva Kavian réussi l'incroyable: une histoire forte et belle, absolument réaliste et sans compromis sur le sujet, sans tabous, directe mais respectueuse, lucide mais pas choquante.

    Sophie pense répondre à une annonce de baby-sitting classique. Quelle surprise quand elle découvre qu'elle doit en fait accompagner une mamie en phase terminale qui veut pouvoir rester en contact avec ses petits-enfants jusqu'à la fin !

    On ne peut pas ne pas sentir son coeur se serrer, ne pas déborder de compassion. Mais en même temps, le texte fait sourire et rire, l'amour est un phare dans cette histoire de vie, et l'on se sent grandit, fort de cette lecture qui offre de belles billes pour affronter la réalité. Entre les réactions maladroites des adultes qui veulent cacher la vérité, la tristesse du quotidien quand le corps se dégrade, les blessures du passé qu'on cherche à apaiser, les souvenirs que l'on veut laisser, les sujets auxquels Sophie est confrontée sont universels, et le regard de cette jeune adolescente permet de les aborder en profondeur mais avec courage et simplicité.  Parce que parler de ses sujets est absolument nécessaire pour pouvoir y faire face, ce roman est d'autant plus précieux, et pas que pour les ados....!!