©Editions J'ai Lu août 2009, Fannie Flag
Chronique savoureuse de l'Alabama; humour, liberté, tolérance et vie en communauté.
«Un sacré numéro, Idgie ! La première fois qu'elle a vu Ruth, elle a piqué un fard et elle a filé à l'étage pour se laver et se mettre de la gomina. Par la suite, elles ont ouvert le café et ne se sont plus jamais quittées. Ah ! les beignets de tomates vertes du Whistle Stop Café... J'en salive encore !» Au sud de l'Amérique profonde, en Alabama, un café au bord d'une voie ferrée... Ninny, quatre-vingt-six ans, se souvient et raconte à Evelyn les histoires incroyables de Whistle Stop. Et Evelyn, qui vit très mal l'approche de la cinquantaine et sa condition de femme rangée, découvre un autre monde. Grâce à l'adorable vieille dame, elle peut enfin se révéler, s'affirmer... Une chronique nostalgique et tendre, généreuse et colorée, pleine de saveur et d'humour. Un baume au coeur, chaud et sucré.
Quelle belle lecture que ce roman! En 1985, Evelyn est une femme au foyer gourmande, délaissée et déprimée. Elle est contrainte d'accompagner son mari régulièrement pour rendre visite à sa belle mère à la maison de retraire de Rose Terrace. Ninny y est une octogénaire loquace, malicieuse et surtout ravie de pouvoir partager avec elle ses pétillants souvenirs de la ville de Whistle Stop où elle vécut soixante ans avant. Les deux femmes vont se retrouver régulièrement et se rapprocher à grands renforts de souvenirs de l'une et de pâtisseries de l'autre... Mise en abyme, cette première histoire est ensuite fondue dans le récit des chroniques de la petite bourgade d'Alabama dans les années 1930. Récit centré autour d'un duo de femmes extraordinaires et de leur rayonnement sur toute la communauté. L'intrigue est tenue par un mélange de narrations: des extraits de la bienveillante gazette de Weems, des anecdotes du Whisle Café, des rapports de diverses publications ou institutions, et les retours réguliers en 1985 à la maison de retraire et au quotidien de Ninny et Evelyn. L'ensemble est parfois dépareillé et ne respecte pas toujours la chronologie, mais le lecteur ne se perd pas, curieux et attentif comme Evelyn, guidé par les figures-phares d'Idgie et de Ruth, porté par la générosité et la fantaisie de la communauté, dans un contexte économique et politique pourtant bien triste et intolérant.
Un roman feel-good à déguster, une saga qui nous plonge en Alabama et nous fait respirer les parfums de cuisine d'un petit café près du chemin de fer...
La bande-annonce du film :