billet programmé
©Ecole des loisirs 2010, Malika Ferdjoukh
Un séjour comme une plongée dans le passé d'un palace, au coeur d'une histoire d'amour
"Scarlatine et parents absents : Maurice se retrouve en partance pour Trouville-Deauville, chez sa grand-tante Willa. Pour qu’elle veille sur lui.
Elle a une réputation, dans la famille : 60 % mauvais poil, 40 % sale caractère.
Maurice s’attend à une semaine de cauchemar, il découvre un décor de film, et les dialogues qui vont avec.
Tante Willa n’est pas le monstre redouté, mais une tante désopilante, pince-sans-rire, et championne de poker en plus ! Quant à l’endroit qu’elle habite, il est extraordinaire.
C’est un ancien hôtel de luxe, le Trouville Palace, qui ressemble à celui de Shining, avec ses couloirs interminables et ses lustres prêts à s’écrouler. Maurice l’explore en se disant que les portes numérotées doivent cacher des secrets et des habitants bizarres. Et voilà justement qu’une jeune fille, coiffée et vêtue à l’ancienne mode, empêchée de sortir par son père, demande à Maurice de l’aider..."
Ce court texte de Malika Ferdjoukh sent le temps passé, la nostalgie, la douceur des planches d'une station balnéaire. Mais l'humour est très présent aussi, le ton mutin et farceur. Les clins d'oeils sont piquants ("tu préfères Deauville ou Trouville?", les petits cabots irritants et les parisiens hautains de Deauville), l'écriture douce sert un récit de mémoire frais et touchant à la fois. Quand la vieillesse dévoile ses souvenirs, les jeunes comme Maurice sont parfois emportés dans des tourbillons trépidants.
Certes, il faut jouer le jeu d'un décalage d'époque qui peut perturber. Mais une fois cet improbable voyage dans le temps accepté, on se laisse bercer à la basse-saison par cette parenthèse d'iode, de vieilles photos surranées et d'émotions. Un joli petit récit de Malika Ferdjoukh, comme souvent!